La transplantation d’organes est arrivée à l’âge adulte. Pendant de nombreuses années, elle a été considérée comme une thérapeutique d’exception ou de dernier recours comportant le redoutable privilège d’offrir une possibilité de survie à des patients que la gravité de leur état condamnait à une mort certaine – la transplantation cardiaque notamment – ou à un traitement à vie de suppléance d’un organe déficient – la dialyse de l’insuffisant rénal.
Proposer à un patient une « greffe d’organe », selon la terminologie grand public, c’était un peu, pour les patients concernés, le jeu de la « roulette russe ». Par ailleurs, l’esprit de sacrifice d’un don d’organe comportait une grande ambiguïté : le donneur d’organe se sentait magnifié par sa générosité et son altruisme alors que la famille d’un patient décédé avait souvent tendance à s’opposer à des prélèvements considérés comme une mutilation et le non-respect du cadavre de l’être cher.
La situation a heureusement évolué, et si le problème des prélèvements d’organe reste hélas d’actualité, la technique des transplantations de rein, de coeur, de foie est désormais parfaitement maîtrisée et en a banalisé l’indication. C’est pour cette raison
que le conseil scientifique de l’Institut Servier a décidé, dans un choix nécessairement draconien, de ne pas inclure dans le thème Actualités et perspectives en transplantation l’étude de ces trois organes pour ne pas allonger démesurément un colloque qui se déroule déjà sur un jour et demi.
En dehors des perspectives d’avenir, des tentatives en cours d’investigation et d’évaluation, comme les greffes de cellules neurologiques ou de cellules souches et les greffes d’îlots de Langerhans qui comportent encore beaucoup d’inconnues pour le corps médical non spécialisé, il nous est apparu que les points de contact entre la transplantation d’organe et les traitements immunosuppresseurs étaient susceptibles de s’adresser à un large éventail de spécialités médicales. Il est en effet intéressant de saluer la sortie au deuxième semestre 2006 d’une nouvelle publication médicale intitulée Maladies auto-immunes et transplantations. Ce titre était apparemment surprenant car les problèmes spécifiques de la transplantation pourraient sembler étrangers aux préoccupations quotidiennes de la plupart Transplantation